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Le développement des entreprises à Lausanne s’est fait autour de grands piliers historiques (administration, services, universités) mais aussi de nouveaux secteurs très visibles ces dernières années : finance, CBD, santé, automobile et moto.


1. Le terreau lausannois : pourquoi ces secteurs se développent ici ?

Avant de zoomer secteur par secteur, il y a trois réalités qui expliquent beaucoup de choses :

  • Ville de cadres et d’étudiants : université, EPFL à côté, hautes écoles, écoles privées → profil de population éduquée, mobile, consommatrice de services.
  • Pouvoir d’achat et densité urbaine : Lausanne n’est ni trop petite, ni trop grande, mais assez dense pour faire vivre des niches (CBD, services de santé spécialisés, garages premium, etc.).
  • Position géographique : au cœur de la Riviera vaudoise, très bien connectée à Genève, au Valais, à Berne et à la France voisine → flux de travailleurs, de patients, de clients.

Dans ce contexte, les métiers de la finance, du CBD, de la santé et de l’automobile/moto trouvent chacun leur place, mais pas pour les mêmes raisons.


2. Les métiers de la finance : de la banque “classique” aux métiers d’expertise

a) Un socle historique : banques et assurances

Lausanne a toujours été un centre de services financiers important comme le crédit privé :

  • agences de banques nationales et régionales,
  • caisses de pension, assurances, gestionnaires de fortune,
  • offices de crédit, courtiers, fiduciaires.

La présence d’une population de cadres, de PME, de professions libérales et de retraités avec un certain patrimoine a nourri le développement :

  • de la gestion de fortune et du conseil patrimonial,
  • du crédit immobilier et du financement de projets,
  • des services de planification financière et de prévoyance.

b) Une montée en gamme : conseil, wealth management, fintech

Avec le temps, la valeur ne se fait plus seulement sur le “compte courant” et les crédits de base :

  • forte croissance de métiers d’expertise : fiscalistes, planificateurs financiers, family office, spécialistes en investissement durable, etc.
  • développement de fintech et regtech : solutions de paiements, robo-advisors, plateformes de gestion, outils de conformité.

La proximité de l’EPFL, de l’UNIL et des hautes écoles stimule la création de start-up financières ou d’outils numériques, et pousse les institutions traditionnelles à se moderniser.


3. Le CBD : d’une tendance marginale à un paysage de boutiques bien installées

a) Un cadre légal particulier en Suisse

Le CBD (cannabidiol) a explosé en Suisse dès qu’il a été possible de vendre des produits à base de cannabis avec un taux de THC très bas, en restant dans un cadre légal.

Lausanne, avec :

  • sa population jeune,
  • son image de ville ouverte,
  • son centre compact et piéton,

a très vite vu apparaître :

  • des shops spécialisés CBD,
  • des kiosques et tabacs élargissant leur gamme,
  • des boutiques en ligne avec point de retrait physique.

b) Structuration du secteur

Au début, le CBD, c’était souvent :

  • des petites boutiques, parfois précaires,
  • des marques improvisées.

Avec le temps, le secteur s’est professionnalisé :

  • packaging plus soigné,
  • contrôles de qualité,
  • diversifications : fleurs, huiles, cosmétiques, produits bien-être, e-liquides.

Le CBD s’est inséré dans une logique plus large de bien-être urbain : produits “anti-stress”, “relaxation”, “sommeil”, ciblant autant les étudiants que les cadres et les seniors.


4. Les métiers de la santé : un pôle médical et para-médical très dense

a) Le CHUV et l’écosystème hospitalier

Lausanne, c’est un des plus grands centres hospitaliers du pays, avec le CHUV et tout un réseau :

  • cliniques privées,
  • centres de rééducation,
  • cabinets spécialisés.

Cela génère :

  • des milliers d’emplois médicaux et paramédicaux (médecins, infirmiers, physios, techniciens, etc.),
  • une demande continue en entreprises de santé : laboratoires, centres d’imagerie, cabinets dentaires, centres de diagnostic, etc.

b) Médecine de ville, bien-être et médecine esthétique

Autour de ce socle hospitalier se développent :

  • médecins généralistes et spécialistes en cabinet,
  • cabinets de psychologues, psychothérapeutes, coachs,
  • physiothérapeutes, ostéopathes, chiropraticiens,
  • centres de médecine esthétique, soins de la peau, lasers, injections, traitements non chirurgicaux.

La clientèle est large :

  • habitants de Lausanne,
  • population de tout le canton,
  • expatriés, patients venant des régions voisines pour bénéficier d’une offre plus large.

c) Santé + tech : medtech, e-santé, recherche

La proximité avec les hautes écoles crée un terreau idéal pour :

  • start-up medtech (appareils, logiciels, diagnostics),
  • solutions de télémédecine, dossiers patients numériques, outils de suivi,
  • collaborations entre médecins, ingénieurs, data scientists.

Résultat : il n’y a pas que les soins au cabinet ; il y a aussi de la création d’outils et de services de santé exportés bien au-delà de Lausanne.


5. Automobile et moto : de la simple concession à l’écosystème de la mobilité

a) Une ville de pente, de périphérie et de pendulaires

Lausanne, ce n’est pas une ville plate. Entre le lac, la gare et les quartiers hauts, le relief est marqué. Même avec un réseau de bus et de métro développé, beaucoup de gens restent attachés à la voiture ou au scooter/moto, surtout pour :

  • monter/descendre rapidement,
  • habiter en périphérie et travailler au centre,
  • se déplacer entre Lausanne et le reste de la Riviera ou du canton.

Cette réalité nourrit :

  • un marché dynamique pour l’automobile et la moto,
  • une forte demande en garages, concessions, carrossiers, pneus, réparation.

b) Concessions et garages : un tissu très présent

On trouve à Lausanne et autour :

  • concessions officielles de grandes marques,
  • garages indépendants, spécialistes de certaines marques ou de certains types de véhicules (sport, utilitaire, moto, scooter),
  • entreprises de location de voitures, véhicules utilitaires et deux-roues.

La demande vient :

  • des particuliers (voitures familiales, véhicules de loisirs, motos),
  • des indépendants et PME (utilitaires, véhicules de service),
  • des entreprises qui externalisent leur flotte, leur leasing, leur entretien.

c) Électromobilité et nouvelles formes de mobilité

La transition énergétique change aussi le paysage :

  • explosion des véhicules électriques et hybrides,
  • développement de services d’installation de bornes de recharge (à domicile, en entreprise),
  • ateliers spécialisés dans la réparation et l’entretien de ces véhicules,
  • mobilité partagée (voitures en libre-service, scooters partagés) qui nécessite de la maintenance et de l’infrastructure.

Les entreprises qui réussissent à Lausanne sont celles qui ne se contentent plus de “réparer une voiture”, mais qui se positionnent sur :

  • la mobilité globale (conseil, leasing, abonnement, solutions EV),
  • le service client (prise en charge complète, véhicule de remplacement, prise de rendez-vous en ligne).

6. Comment tout ça se tient : un écosystème urbain cohérent

Si on relie les quatre secteurs – finance, CBD, santé, automobile/moto – on voit un fil rouge :
Lausanne est une ville de services à forte valeur ajoutée, où chaque secteur profite du contexte général :

  • Finance : tire parti du niveau d’éducation et du patrimoine de la population, ainsi que du tissu de PME et de cadres.
  • CBD : s’intègre dans une culture urbaine jeune, ouverte, sensible au bien-être et aux produits “alternatifs”.
  • Santé : s’appuie sur un pôle hospitalier d’exception, une demande forte, et un environnement académique qui pousse à l’innovation.
  • Automobile & moto : répond à des besoins de mobilité réels, dans une ville en pente, avec des flux importants entre centre, périphérie et régions voisines.

À cela s’ajoute :

  • une économie globalement prospère,
  • une population croissante,
  • un positionnement régional fort dans toute la Suisse romande.